La Maison Pointe Fisher s’insère sur un site idyllique, parsemé de chênes majestueux et centenaires, où les vues sur le Lac Brome et les Montagnes Vertes sont exceptionnelles. Le lieu offre des perspectives sur le paysage où l’horizontalité s’impose.
Érigée en retrait du lac et de la rue, à l’emplacement même de la maison d’origine, l’implantation de la nouvelle maison a privilégié la préservation des arbres matures par une approche peu invasive.
Afin d’être en relation intime avec le paysage, la maison est déposée directement au niveau du sol et son rez-de-chaussée, libre de murs, profite sans limitation des vues sur les berges et le lac. Au-dessus, à trois mètres du sol, un volume à toit pentu loge toutes les chambres dans ses combles et se vautre dans la canopée des arbres.
La volumétrie, à la fois traditionnelle et contemporaine, propose une réinterprétation de l’archétype de la maison québécoise. Alors que la toiture à deux versants témoigne d’une architecture nordique, les grandes ouvertures irrégulières créent une composition atypique en façades. En apparence aléatoire, la position et les proportions des fenêtres offrent une expérience spatiale particulière. Ce jeu d’alternance entre plein et vide, masse et légèreté, a engendré un défi au niveau structural où les domaines de l’architecture et de l’ingénierie ont révélé leur complicité.
Le revêtement extérieur est en bois de cèdre de l’est du Québec, brûlé selon les techniques ancestrales japonaises de type Yakisugi. Sa texture craquelée et sa couleur sombre, telle l’écorce des arbres, lui confèrent un air de familiarité avec la forêt de chênes. Par endroit, le bois brûlé s’infiltre et contraste avec la matérialité intérieure, un bois clair qui capte la lumière au cœur de la maison.
La Maison Pointe Fisher, en résonnance avec son environnement naturel et bâti, capte l’essence même des lieux et invite le paysage à s’immiscer dans chaque moment du quotidien.
Photos © Raphaël Thibodeau