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Dans l'entrée, le luminaire est un homophone de Paris re-conditionné pur une publicité Cartier. Le miroir au plafond fait écho au losange du sol. Console sur-mesure.© Yvan Moreau
Une croisière dans les années 1930
Grâce à sa forme atypique en triangle et à sa rotonde, un agencement délicat ne pouvait que redonner toute sa splendeur à cet appartement situé dans un immeuble bâti dans les années 1930. Dorothée Simon a pensé cet appartement comme un navire, en tirant partie de sa forme singulière, qui lui a inspiré une coque de bateau et sa salle de contrôle autrement appelée « la timonerie. » Dès l’entrée, on aperçoit l'escalier, majestueuse hélice qui est l'un des éléments fondateur du concept architectural de l'appartement. Entièrement réalisé sur mesure, ce fut un réel parti pris pour l’architecte, de le placer au centre de l'espace afin d'en faire l'élément central et structurant de ce paquebot sur deux niveaux. C'est autour de cet élément sculptural sur lequel la lumière joue au fil de la journée que s'articulent les pièces principales de l'appartement. Autrefois caché dans un coin de la pièce, il a été entièrement redessiné et placé au cœur du projet. L’idée était d’ouvrir la perspective vers la rotonde dès l'entrée, d’offrir une invitation à le gravir par son orientation et son ouverture sur le salon principal. Il donne le rythme, une douceur organique que l’on retrouve comme une partition au fil de la déambulation dans la rotonde, de la banquette au tapis.
La banquette a été entièrement réalisée sur-mesure afin de gagner un maximum d'espace et recouvert de tissu (Dedar). Le tapis a été réalisé sur-mesure à partir d'un dégradé des différentes couleurs présentes dans l'appartement. Les coussins ont été réalisés à partir d'un tissu (Pierre Frey). Rideaux bleus profonds (Dedar), la chaise (LCW), le fauteuil, les photophores (Maison Dada). Les 12 fenêtres de la rotonde apportent l'illusion d'être installés au point d'observation du navire.© Yvan Moreau
En levant les yeux, la hauteur de six mètres sous plafond donne du corps à l'ensemble. On aperçoit un corridor au niveau supérieur pensé comme une passerelle entre l'espace jour et l'espace nuit, des doubles portes en noyer, entre lesquelles se pointent des appliques de ponts de bateau. Pour redonner à l'appartement un style année 1930, l'ensemble des moulures ont été dessinées par l'architecte d'intérieur — elles semblent avoir toujours été là. Entre les moulures se cachent des miroirs, des touches de couleur ou encore des jeux lumineux. Les poignées ne sont pas de simples poignées mais des bijoux, uniques et singuliers, en marbre, en cornes, en os ou en laiton. Le losange, autre emblème de la Belle Époque, a été utilisé comme inspiration majeure, des moulures à la forme des miroirs en passant par le sol.
La verrière, un des seuls éléments conservés de l'existant, a été entièrement rhabillée avec un jeu de facettes, de losanges et de miroirs, pour lui donner une certaine majesté. Les chaises, le luminaire et l'horloge ont été chinées. La table a été réalisée à partir de noyer en provenance de Bretagne. Les bougeoires (Maison Dada) et la suspension (Atelier 55).© Yvan Moreau
L'expérimentation de la matière
Le marbre vert passe du rez-de-chaussée à l’étage. Il se décline dans la cuisine, le bar, les poignées de portes et la salle de bains avec des pièces dessinées par Dorothée Simon. Le noyer est se voit réinterprété de différentes manières avec une persévérance à créer des contrastes pour créer un rythme et des perceptions graphiques. Laiton, marbre, tissu… Selon les fonctions souhaitées, le noyer s'habille différemment, toujours de manière poétique. Le tout avec une certaine évidence. Les matériaux filent d’une pièce à l’autre, les tissus se font écho.
Le bar a été réalisé en noyer, miroir, marbre. La porte en miroir permet de créer un jeu de cache cache et de gagner un effet de profondeur dans la pièce. L'ensemble carafe et verre (Saint Louis). L'élément central a été réalisé en s'inspirant de la forme d'un bouchon de carafe à whisky. Suspension (Magic Circus). © Yvan Moreau
Un agencement ultra optimisé
L'escalier a changé de place, la mezzanine a été agrandie et l'étage entièrement restructuré ; tout a été pensé pour gagner un maximum de place et créer des espaces supplémentaires. Le mobilier sur mesure y contribue également, en épousant les formes singulières de l'appartement pour faire gagner de l'espace. Le travail ne s'arrête pas là, pour tirer parti au mieux de l'intérieur et de la lumière — de nouvelles ouvertures, des perspectives et des points de vue ont été créés : la perspective plongeante vers le salon de la chambre, le majestueux plafond que l'on aperçoit du dressing… Au rez-de-chaussée, les portes ont été déplacées afin de faciliter la déambulation. La création de « faux » poteaux dans l'entrée et la salle à manger créent deux espaces distincts sans briser la perspective et donner une sensation d'agrandissement d'espaces. Les pièces ont été entièrement redistribuées grâce à l'agrandissement de la mezzanine, un défi technique et esthétique pour re-calibrer l’ensemble. Pari réussi.
La bibliothèque, véritable cabinet de curiosité, rappelle les différents voyages des propriétaires, permet de traverser les villes et les époques : du style rococo au style memphis. De Murano à Christian Dior, l’appartement traverse les époques.© Yvan Moreau
Rideau bleu foncé faisant penser aux eaux profondes des océans avec un rappel au plafond avec 4 losanges disséminés repeints en bleu (Ressources), faisant naviguer ce bateau sur l'océan en plein paris.© Yvan Moreau
La tête de lit réalisée en laiton et tissu fait écho au miroir rond du plafond et au soleil couchant. Parrure de lit (Ralph Lauren), tissus (Elitis et Dedar), suspension (Triode). © Yvan Moreau
Aucune perte d'espace, le bureau se cale dans un coin de la coursive. Lampe (Oluce) et chaise (Mario Botta).© Yvan Moreau
Toilettes cabine de bateau (Mitigeurs Gessi). Vasque entièrement sur-mesure. Poignée en marbre et laiton.© Yvan Moreau
Le bloc baignoire de la salle de bain est pensé en continuité avec la chambre parentale. Il suffit d'ouvrir les doubles portes pour s'isoler du passage et profiter de la lumière naturelle. © Yvan Moreau
Plus électrique et presque hypnotisant, le dressing termine la visite de l'appartement. Valet et table (Maison DADA), lampe. Tissus (Dedar et Elitis), poignées en os.© Yvan Moreau