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Au 22, passage Dauphine, une allée dissimulée dans le 6e arrondissement, règne une « ambiance très Starckienne. » Ce terme, c'est Charlotte Ketabi, la co-fondatrice de la galerie Ketabi Bourdet, qui l'emploie lorsqu'elle nous invite à découvrir l'événement inédit Philippe Starck : Ubik. Mais cette exposition, au-delà de mettre à l’honneur plusieurs pièces de design conçues par Starck dans les années 1980, célèbre une rencontre. Celle de deux arts : le design et la littérature.
L'exposition Philippe Starck : Ubik à la galerie Ketabi Bourdet.
© Studio Shapiro
« Dans les années 1980, les romans de science-fiction sont ultra regardés », raconte Charlotte Ketabi. Starck, géant du design, est à cette époque bouleversé par le roman Ubik de Philip K. Dick. Une dystopie déstabilisante qui met en scène un monde futuriste. Le designer est suffisamment touché par les personnages du roman pour en faire du mobilier singulier. Et grâce à son imagination et à son travail, une table se trouve ainsi dotée de pouvoirs télépathiques, un fauteuil fait office de vaisseau spatial et un guéridon porte le nom d'une station lunaire. En tout, près de soixante pièces sont nommées d’après l’œuvre de l’écrivain et dont Starck a parfois légèrement dévié en changeant une lettre. Joe Chip devient Joe Ship et Sammy Mundo prend le nom de Lola Mundo. Philippe Starck personnifie également les meubles en leur attribuant les mêmes caractéristiques que les héros du livres, « comme des petites créatures », précise Charlotte Ketabi. La table pliante Titos Apostos, dont les pieds imposants rappellent la forme d'un fusil, est par exemple inspirée d'un personnage éponyme qui tire à l'arme.
L'exposition Philippe Starck : Ubik à la galerie Ketabi Bourdet.
© Studio Shapiro
L'exposition Philippe Starck : Ubik à la galerie Ketabi Bourdet.
© Studio Shapiro
« C’est la première fois que ce thème est exploré dans une exposition », explique la galeriste, qui, a 29 ans seulement, est déjà à la tête, avec Paul Bourdet, de cet espace parisien en vogue. « Il y a un vrai retour des années 1980 de la part des collectionneurs et des institutions. » Dans cette exposition, on retrouve aussi des photos vintage de Tom Vack, le photographe officiel de Starck, et des tables qui ont été démontées pour être ensuite accrochées au mur. La galerie, « spécialisée dans les pièces rares », accueille également plusieurs meubles insolites de Starck, comme l'armoire Fred Safsky. Le studio du designer s'appelle aujourd'hui Ubik, preuve que l’artiste ne cesse d’être inspiré par cette fiction. Et si tout le monde connaît Philippe Starck, il est désormais possible d'en savoir un peu plus sur la source de son inspiration.
Chaise Miss Beasone, Ca. Philippe Starck. 1984.
© Studio Shapiro
Lampe Tamish, Ca. Philippe Starck. 1984.
© Studio Shapiro
Guéridon Mickville, Ca. Philippe Starck. 1985.
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Armoire Fred Zafsky, Ca. Philippe Starck. 1985.
© Studio Shapiro
Fauteuil Pat Conley II, Ca. Philippe Starck. 1986.
© Studio Shapiro
Canapé Prince de Fribourg et Treyer, Ca. Philippe Starck. 1987.
© Studio Shapiro
Table Joe Ship, Ca. Philippe Starck. 1982.
© Studio Shapiro
Fauteuil Dr. Sonderbar, Ca. Philippe Starck. 1983.
© Studio Shapiro